Le Centre Pompidou Passe à L Heure NFT - Magazine - Centre Pompidou

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Le Centre Pompidou passe à l'heure NFT.
En ce début 2023, le Centre Pompidou est la toute première institution dédiée à l’art moderne et contemporain à faire l’acquisition d’un ensemble d’œuvres traitant des relations entre blockchain et création artistique, parmi lesquelles ses premiers NFT. En tout, ce sont dix-huit projets de treize artistes français et internationaux qui entrent en collection. Issues de pratiques et de cultures diverses comme le crypto art , les arts plastiques ou les nouveaux médias, ces œuvres rendent compte de l’étonnante richesse des formes de création artistique liées à la blockchain. Décryptage par Marcella Lista et Philippe Bettinelli, conservatrice et conservateur de la collection vidéo, son et nouveaux médias.
± 5 min 10 févr. 2023.
Série de NFT « CryptoPunks ». Générés algorithmiquement, il en existe 10 000 exemplaires. En 2023, le « CryptoPunk #110 » est entré en collection grâce à un don. © Yuga Labs.
C' est inédit : le Musée national d'art moderne vient de faire entrer en collection ses premiers NFT (pour Non Fungible Token, ou « jeton non fongible »), ainsi qu’un ensemble d’œuvres numériques traitant des relations entre blockchain (ou « chaîne de blocs ») et création artistique. Parmi les treize artistes retenus dans cet ambitieux projet d’acquisition, on retrouve les pionniers Claude Closky ou Fred Forest, ainsi que des talents émergents comme le Chinois aaajiao, les Français Émilie Brout et Maxime Marion, et même Larva Labs, le duo américain derrière le phénomène des « CryptoPunks », qui a popularisé auprès du grand crypto wallet may make money public le principe même des NFT.
En 2023, signe des temps, l'acronyme NFT entre dans le Larousse comme dans Le Robert . Mais enfin qu'est-ce qu'un NFT ? Certificat d'authenticité garanti par le système de la blockchain ou « chaîne de blocs » (une technologie de stockage de l’information en réseau assimilable à un registre partagé, décentralisé et crypté), le NFT est par définition unique. To find out more info regarding crypto wallet may make money visit our own website. Et c'est cette unicité qui explique l’usage privilégié des NFT comme certificats ou titres de propriété de biens numériques, dont des œuvres d’art. La blockchain (dont on peut dater l'émergence à 2008) a considérablement marqué l’écosystème de l’art numérique, que ce soit sur le plan de la production ou de la circulation des œuvres. Ces trois dernières années, les NFT ont ainsi enflammé un marché de l'art numérique plus volatil que jamais. Après des transactions spectaculaires (dont la plus fameuse reste celle de l'artiste américain Beeple qui, en mars 2021, vend 69,3 millions de dollars son collage numérique Everydays: the First 5000 Days ), la bulle éclate. Le marché des cryptomonnaies (auquel est adossé celui des NFT) connaît un fort ralentissement, avec notamment le krach de la plateforme d'échanges d'actifs FTX, fin 2022.
En 2023, invest in nft signe des temps, l'acronyme NFT (pour Non Fungible Token, ou « jeton non fongible ») entre dans le Larousse.
Avec cette nouvelle acquisition, il s’agit moins de s’intéresser au phénomène pop culturel des « collectibles » (ces collections d’images vendues par NFT, tels les « Bored Apes » ou les « CryptoPunks »), que d’explorer les usages les plus audacieux de cette technologie, afin d'engager, selon Marcella Lista et Philippe Bettinelli « une réflexion singulière sur l’écosystème de la crypto-économie et ses incidences sur les définitions et les contours de l’œuvre d’art, de l’auteur ou de l'autrice, de la collection et du public récepteur ». Décodage d'un projet d'acquisition profondément ancré dans une généalogie de la dématérialisation de l'œuvre d'art.
« Sentimentite », d'Agnieszka Kurant Photo Kunstgiesserei St Gallen AG Courtesy de l'artiste et Zien.
Les NFT, la blockchain, pourquoi est-ce intéressant ? Philippe Bettinelli — Ces derniers temps, le phénomène médiatique qui a accompagné l’engouement pour les NFT a pu donner l’impression que l’art numérique venait d’apparaître, alors qu’il existe depuis les années 1960, sous des formes alors très expérimentales et bien moins largement diffusées. Lorsque j’ai commencé à m’y intéresser, il y a une dizaine d’année, je ne m’imaginais pas qu’il y aurait un tel boom en visibilité de ces pratiques. Une partie du succès des NFT peut s’expliquer par le fait que désormais, les artistes numériques peuvent se passer des intermédiaires traditionnels du monde de l’art, comme les galeries ou les foires d’art contemporain. Ils sont en contact direct avec leur communauté. La technologie de la blockchain, dans son ensemble, permet de faire des quantités de choses, dont certaines vont être pertinentes pour nous en tant que musée, quand d’autres auront des finalités économiques, commerciales, citoyennes – une variété de situations qui peut rappeler le potentiel de la vidéo finalement… qui va du télé-achat à Nam June Paik ! Ce potentiel est déjà un phénomène culturel intéressant.
Ces derniers temps, le phénomène médiatique qui a accompagné l’engouement pour les NFT a pu donner l’impression que l’art numérique venait d’apparaître, alors qu’il existe depuis les années 1960, sous des formes alors très expérimentales et bien moins largement diffusées. Philippe Bettinelli, conservateur.
Marcella Lista — Au départ, dans l’écosystème des NFT, nous avons assisté au phénomène des collectibles , comme par exemple les fameux « Bored Apes », les « CryptoPunk », qui ont été très médiatisés. La production culturelle était alors assez homogène dans ses modalités. Puis sont apparues des démarches singulières, qui ouvrent un espace critique. Le « Bitchcoin » de Sarah Meyohas, par exemple, a été lancé dès février 2015, précédant donc la cryptomonnaie Ethereum. Cette communauté cristallise aujourd’hui des débats artistiques parmi les plus stimulants du monde contemporain.
Comment avez-vous choisi les œuvres et les artistes qui figurent dans la liste des acquisitions ? Marcella Lista — Nous avons exploré trois axes. Celui du crypto art , cette forme d’art émergente inspirée par la technologie de la blockchain, et où s’expriment des personnalités qui ne viennent souvent pas du monde de l’art mais du web design, de la musique, crypto wallet may make money du texte — un phénomène intéressant qui fait écho à ce qui s’est passé aux débuts de la vidéo. Ensuite, il y a des artistes qui explorent spécifiquement le domaine du numérique depuis les années 1990, d’abord de manière marginale, et qui reçoivent de plus en plus, aujourd’hui, l’attention des institutions, de la critique et du marché. Enfin, il y a des artistes plasticiens qui s’emparent, à partir du champ de l’art contemporain, des questions posées par la blockchain.
Les œuvres qui abordent les transformations du Net et de notre univers numérique nous ont particulièrement intéressées. Philippe Bettinelli, conservateur.
Philippe Bettinelli — Les œuvres qui abordent les transformations du net et de notre univers numérique nous ont particulièrement intéressé. Certaines portent un regard critique sur le phénomène de la blockchain, ou se font l’écho d’une volonté de transparence des transactions. D’autres explorent la promesse d’inviolabilité des données, ou encore les inquiétudes liées à la privatisation du numérique… Certaines enfin explorent le potentiel technique et formel de ces nouvelles technologies. Nous avons effectué un travail de recherche et de tamisage important, l’écosystème des NFT – qui permet à tous de créer un jeton – étant par nature très foisonnant.

Autoři článku: VanessaGold10 (Vanessa Gold)